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vendredi 16 mars 2012

Intouchables: Le nouveau chouchou du cinéma français

Merci à mon élève Joan C. qui m'a permis d'écrire ce post quelques jours avant que prévu!
Inspiré de l’histoire vraie de Philippe Pozzo di Borgo et son auxiliaire de vie Abdel Yasmin Sellou, le jeune tandem de réalisateurs Olivier Nakache et Éric Toledano ont pulvérisé tous les records du cinéma français (du moins pour ce qui fait les recettes) grâce à Intouchables. Voir l’article du succès de ce film par ici.
Si vous n’avez pas encore vu le film, ce n’est peut-être pas une bonne idée de lire l’article de la Wikipédia, parce que l’on y trouve le résumé complet et intégral du film du début à la fin…il s’agit d’un spoiler (ou « gâcheur » comme proposent nos amis Québécois) en bonne et due forme !
Peut-être voudrez-vous également lire le roman autobiographique de Pozzo qui s’appelle Le deuxième souffle –prolongé à présent avec la suite de l’histoire, Le diable gardien– et dont la couverture prend désormais l’image des protagonistes du film. Sur ce blog vous trouverez un résumé, une critique et un petit extrait.

Voici la véritable histoire en trois parties :


L’Espagne a eu l’honneur d’accueillir la première mondiale (23 septembre 2011 au Festival international de San Sebastián).

Voir ici la séquence de la cérémonie avec le curieux pot-pourri de langues:


Pourtant, le film a été rebaptisé comme « Intocable » ce qui est une erreur car  ­- comme le dit Philippe Pozzo di Borgo -:
« Même le titre du film, Intouchables, est le bon. Et vous savez pourquoi ? À cause de la lettre S. Vous avez deux intouchables, paria chacun dans son genre, qui, pris séparément, sont infréquentables et, une fois ensemble, sont indestructibles ».
Si l’on m’avait demandé mon avis j’aurais respecté ce –s  du pluriel qui, en plus, s’ « entend » en espagnol ! Je me demande encore quel critère a fait traduire un pluriel au singulier... pourquoi ne pas changer carrément tout le titre? Dans les «traductions» de titres de film c'est un procédé classique et cela aurait été plus honnête! Bof...Traduttore, traditore, c'est bien connu...
Comme tout le monde sait, le film vient de décrocher le César du meilleur acteur attribué à Omar Sy pour son rôle de Driss, le sénégalais qui est l’aide-soignant de Philippe (François Cluzet), la performance de ce dernier étant également notable car ce n’est pas facile de jouer un tétraplégique…Demandez à Javier Bardem quand il a joué Mar adentro ! (Tiens, on a respecté la version originale du titre espagnol en français). Or, dans le film de Bardem on est en plein dans le drame tandis que Nakache et Toledano, en suivant les recommandations de Pozzo di Borgo, ont voulu faire une comédie sur une réalité qui inspire plutôt des larmes. Pour ce faire, le personnage de Philippe devait être présenté de façon à ne pas provoquer l’inéluctable sentiment de pitié que la vision d’un tétraplégique allait fatalement déclencher.

Omar Sy lors de la remise de son César :


Un pari audacieux que les deux réalisateurs ont su empocher grâce au côté « choc culturel » incarné par les deux protagonistes. À noter que ce choc culturel va beaucoup plus loin que l’origine des deux personnages où, bien entendu, on recherche le contraste absolu : Un blanc riche et cultivé et un noir pauvre sans formation…

Cependant des ponts vont s’établir, et la distance sera moindre que l’on ne l’aurait jugée de prime abord. Driss, à qui on aurait très bien vu installé dans la musique rap (d’un groupe comme Tandem, par exemple), raffole de Kool & The Gang et de Earth Wind and Fire ! Ceci dit, la distance avec la musique classique est toujours énorme mais… Pourquoi ce jeune banlieusard a-t-il des goûts musicaux qui remontent au bon jazz funk des années 1970 ? Et puis, pour ce qui est de la peinture, il est vrai que la scène où Philippe va finalement payer plus de 40000€ pour une toile où on ne voit qu’une tache rouge de sang sur un fond blanc est hilarante… (une situation qui rappelle sans doute la magnifique pièce de théâtre Art de Yasmina Reza) mais cela n’empêche pas de découvrir, peu après, Driss lui-même en train de se mettre à peindre de l’art « moderne », puis de « s’y connaître » et identifier parfaitement un Dali dans le bureau des Assédic.

Bref, la distance culturelle entre les deux hommes va s’amenuiser au fil de l’histoire et la complicité entre les deux sera leur meilleur atout pour devenir « intouchables » !

Pour finir, je réunis quelques séquences du film.

Tout d’abord, voici la bande annonce… :


Puis, les 2 séquences “musique”... 

Celle de la musique classique :


et celle du “Boogie Wonderland”  de Earth Wind and Fire:


Et finalement, la séquence du tableau avec la blague « Pas de bras, pas de chocolat » :


Je rajoute (deux jours plus tard) un complément qui me semble indispensable pour boucler ce petit post sur Intouchables : Quand j’ai parlé de la musique classique et du funk qui illustrent les goûts musicaux de chacun des protagonistes, j’ai commis l’oubli –impardonnable !!! – de ne pas parler de la musique originale du film, un véritable régal pour l’ouie, grâce aux belles harmonies du compositeur italien Ludovico Einaudi. Il s’agit de plusieurs pièces dont “Una mattina” et “Fly” sont ce qu’il y a de plus beau et plus émouvant (voir -ou plutôt écouter- en bas, s’il vous plaît). Je tiens donc à signaler qu’une partie importante du succès d’Intouchables doit être mise sur le compte de la BOF et du compositeur. 
Finalement je profite pour réparer un autre oubli important : 5% des bénéfices de ce film sont reversés à l’association Simon de Cyrène (site de l’association sur le lien) dont l’objet est de créer des lieux de vie partagés pour adultes handicapés et amis.

Merci à tous ceux et celles qui ont apprécié la grandeur de ce film.
Et maintenant, musica maestro Einaudi!
Fly est entendu dès le début du film...


Et la pièce Una mattina peut être entendue à la fin. Superbe!

3 commentaires:

Unknown a dit…

C'est sûr, que passer du Vivaldi au Earth Wind & Fire ça peut provoquer un choc... mais personnellement, j'adore les 2!!
un film génial!!

Un post très complet! merci!

Mª José a dit…

Merci !

J'ai très envie de regarder le film.

Félcitations un autre super post.

Rubenmv a dit…

Merci Teufeu et Mº José.
Je profite pour vous dire que j'ai rajouté un complément important à la fin du post: la musique du compositeur Ludovico Einaudi... Écoutez-la, ça vaut le coup!